
Même si mon cœur souffre contre toi
Même si le vent souffle au loin nos pensées
Même si l’effort nous perdra
Même si tout doit s’effacer
Mettre un pied devant l’autre
Pour ne pas tomber
Ne pas sombrer
Qu’importe les souffrances
Qu’importe l’oubli
Qu’importe si cette douloureuse déchéance
Dans notre être s’est enfouit
Mettre un pied devant l’autre
Pour ne pas tomber
Ne pas sombrer
Même si nos rêves ne sont que de toc
Même si l’égalité a perdu la bataille
Même si la lucidité se tient dans mon froc
Même si l’imagination n’est plus de taille
Mettre un pied devant l’autre
Pour ne pas tomber
Ne pas sombrer
Même s’il faudrait accepter la domination
Paraît-il qu’elle est inévitable
Même s’il faudrait accepter l’exploitation
Donnée empirique de ce monde misérable
Mettre un pied devant l’autre
Pour ne pas fléchir
Pour ne pas rétrécir
Même si j’avais pu détourner mon regard
Du spectacle affolant qu’on jette à ma figure
Même s’il est peu rentable d’être brebis plutôt que renard
Je préfère encore vivre avec cette blessure
Mettre un pied devant l’autre
Pour ne pas fléchir
Pour ne pas rétrécir
Qu’importe les chemins
Qu’importe les croisements
Ma volonté, tendue vers demain
Saura peut-être me délivrer du « MAINTENANT ! »
Mettre un pied devant l’autre
Pour ne pas tomber
Ne pas sombrer
Et constamment
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