
Dans cette lame je vois mon image
Plus claire plus pure que celle du miroir
D’une main ferme éviter le mouroir
Dans cette lame un éclair de rage
Seule dans cette pièce l’irrésistible
Irrationnel vient s’incarner
Pour faire cesser le vacarme et
Ouvrir une brèche irréversible
Et pourtant dans mes pensées
L’instant se croque du bout des dents
Et pourtant j’avais pensé
Vivre mon temps aux quatre vents
Songe étrange rêve nuageux
Me voilà enfant, enfin
Insouciante, souriant à qui le veut
Je m’oublie à l’ombre de l’aubéfoin
La force entourant mon âme
Militant pour un peu d’air frais
M’offre un voyage parfois inquiet
Vers ce fameux pays de Cocagne
Et pourtant dans mes pensées
L’instant se croque du bout des dents
Et pourtant j’avais pensé
Vivre mon temps aux quatre vents
Trop de cartes sur la table
Et si peu, si peu dans mes mains
Si j’avais pu remettre à demain
Mais le jeu m’est insupportable
Une vie en mille se partage
Et découvre la douceur du vide
Un plongeon orange et aride
Au cœur de la ville aux cents visages
Et pourtant dans mes pensées
L’instant se croque du bout des dents
Et pourtant j’avais pensé
Vivre mon temps aux quatre vents
Me voici, Me voilà, J’y suis
A deux pas, A deux doigts, Si près
Âpre est l’instant de cet après
Au plaisir, Au revoir, A vous, Amis
Et déjà dépensé
Ce maigre présent finalement
Et déjà dépecé
Ce faible corps disparaissant